- Ces vacances n'étaient pas celles que j'avais prévues... je devais me rendre au Vénézuèla passer Noël au sommet du Roraïma... mais les places d'avion en avaient décidé autrement!
- Santiago de Cuba se trouve à seulement 1h de vol de Port-au-Prince et depuis les hauteurs qui dominent la ville, on peut par beau temps apercevoir Hispagniola et la Jamaïque.
- Santiago est la seconde ville du pays, ce fut l'ancienne capitale et est depuis toujours un haut lieu de culture.
- Lors des révoltes à Saint-Domingue, au XVIIIème siècle, de nombreux français fuirent vers Cuba et s'y installèrent développant la culture du café.
- Alors j'y étais un peu chez moi... sauf que depuis quelques petits trucs s'étaient produits...
Les rues me laissent une impression étrange, il y a comme une odeur de la République Dominicaine mais pas le décor...ou l'inverse...
Les rues paraissent mortes malgré les gens... les rares magasins sont angoissants à regarder et il y a des queues devant chaque lieux de vente, les restaurants "touristiques" sont vides...
La ségrégation ne se fait pas par l'argent mais par la monnaie... Peso cubano et Peso convertible.
L'impression que je ressens est celle d'être dans un film... Je serais Jim carey dans Truman Show et tous autres seraient des figurants se déplaçant dans un décor qui n'est pas celui de leur vie, la vraie celle dont ils rêvent...
Attendent-ils pour entrer ou seulement pour voir ce que les gens ont pu acheter dans ces boutiques aux noms évocateurs: El Encanto, ensueno...
Les cubains font la queue d'une curieuse façon... en désordre...
Lorsque l'on arrive devant une boutique, un guichet, un arrêt de bus... il convient de se renseigner sur "el ultimo" afin de repérer qui était le dernier de la file avant votre arrivée! Ainsi vous pouvez aller vous assoir dans un coin, faire un tour et revenir vous placer dans la file juste un peu avant votre tour... Sans doute les conséquences d'une longue pratique!
A l'entrée de la baie de Santiago, se dresse le fort d'El Morro
Il y a tous ces regards séduisants, ces corps charmeurs... C'est dans la rue qu'il faut séduire puisqu'elles ont peu d'accès aux espaces des touristes...
La propriétaire de "ma" première casa, ne me fit-elle pas un laïus sur les jeunes femmes qui feraient sans doute une amie plus fiable que tous ces hommes qui ne veulent que vous soutirer de l'argent... Elle ne voyait aucun inconvénient à ce que j'en ramène une si je lui présentais... elle ne la référencerait point dans le livre des occupants...
Les rencontres y sont parfois assez déroutantes toutefois...
Sur la route de Baracoa, une halte à la gare routière de Guantanamo (Ne pas voir un clin d'oeil à la baie des cochons sur la photo précédente... ni sur celle d'avant d'ailleurs!).
Baracoa se situe sur la côte nord-est de l'île, ce fut la première localité fondée par les espagnols... mais il n'en reste que les souvenirs...
Par contre elle offre dans ses environs proches une nature bien agréable.
C'est là que fut implantée la première chocolaterie du pays, par le Ché, mais les barres chocolatées qui sont vendues ne sont pas vraiment succulentes...
Jours et nuits paisibles dans une petite bourgade qui s'en va fêter la nouvelle année...
Le parque Independencia est le centre névralgique de la ville. Le soir, il est le lieu où se retrouve les jeunes avant de sortir, les moins jeunes avant d'aller se coucher sous les regards des policiers...
Un soir, y attendant un camarade d'infortune, je rentrais dans l'église attiré par les chants.
Le prêtre avait le visage du Christ mais sur la gauche de la nef, une silhouette parée de rouge retint mon attention. Les épaules dénudées, les reins également dévoilaient une peau de miel, elle avait les cheveux d'un noir profond et conversait avec une nonne. Lorsqu'elle tourna la tête comme piquée par mon regard, j'y découvris d'étranges yeux clairs, mélange de beige et de verdure.
La messe terminée, elle alla se recueillir face à une image pieuse sur le mur, poussée par le nonne!
Alors que je regagnais la place y trouvant mon camarade, je la vis s'éloigner dans les rues...
Je la retrouvais au Ranchon et après une longue nuit de "gnagnatage" intérieur, je l'abordais.
Il ne faut pas être vu ensemble par les forces de l'ordre car la jeune femme risquerait des enquiquinements à être vu avec un étranger avec lequel elle n'entretient pas de relations offcielles.
Nos rencontres se déroulaient à la nuit tombée, nous nous retrouvions sur la place, entrions dans un bar en se suivant à distance puis si le lieu était vierge de policier nous pouvions y rester boire, manger et danser.
Ensuite pour s'isoler, il fallait trouver un lieu à l'écart... la plage était surveillée, nous fûmes accueillis par les berges du Rio Miel...
Il y avait presque autant de cailloux sur le sol que d'étoiles dans le ciel, les croassements des batraciens, les moustiques, le son rare des véhicules qui passaient sur le pont, la musique de la ville loin dans la nuit...
Il y eut nos rires, nos mots, nos gestes sans excès sous le regard de la lune...
Elle avait 19 ans, elle étudiait une ingénieurie quelconque... elle abordait la vie simplement, sans circonvolution mais avec fraicheur. Elle s'appelait, s'appelle Iraida.
Nous sommes dit au-revoir à la gare routière, il y avait sa soeur et sa mère venues raccompagner sa tante.
Elle me permit de ranger Cassandre dans le tiroir du passé, celui qui contient les photos jaunies d'histoires anciennes que l'on regarde sans douleur mais avec le sourire des bons moments.
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